Mon cadeau de noël ! Vous auriez vu la tête de ma maman lorsque je lui ai réclamé ce livre pour noël, la déception. C'est une grande fan des jolies couvertures et le plus souvent c'est un point crucial dans son choix de livre.
Mais celui ci, je le voulais vraiment. Le Goncourt des lycéens. Lorsque j'étais lycéenne j'étais dans le club de lecture, celui où la plupart des gens imaginent qu'il n'y a que des gens bizarre [ce qui est totalement faux!]. Bref, j'avais pu en lire quelque uns et chaque fois c'était de véritables coups de cœurs, notamment celui de 2011, Le Domaine des murmures de Carole Martinez, ou encore celui de 2012, La vérité sur l'affaire Harry Quebert de Joël Dicker.C'est avec grand plaisir que j'ai donc découvert L'art de perdre pendant mes vacances de noël. Je sais, j'écris la chronique un peu tard, mais il vaut mieux tard que jamais non ?
L'Algérie dont est originaire sa famille n'a longtemps été pour Naïma qu'une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant, dans une société française traversée par les questions identitaires, tout semble vouloir la renvoyer à ses origines. Mais quel lien pourrait-elle avoir avec une histoire familiale qui jamais ne lui a été racontée ?
Son grand-père Ali, un montagnard kabyle, est mort avant qu'elle ait pu lui demander pourquoi l'Histoire avait fait de lui un « harki ». Yema, sa grand-mère, pourrait peut-être répondre mais pas dans une langue que Naïma comprenne. Quant à Hamid, son père, arrivé en France à l'été 1962 dans les camps de transit hâtivement mis en place, il ne parle plus de l'Algérie de son enfance. Comment faire ressurgir un pays du silence ?
C'est dans ce contexte que j'ai découvert une histoire fascinante. Celle de l'Algérie, celle des kabyles, celle de l'intégration, celle de la compréhension et de la recherche d'identité. Pour des personnes comme moi, il est aisé de savoir qui l'on est, des parents français, blanc, une unité familiale. Cette histoire ma secouée, suivre trois générations, suivre le changement au fil des générations, la question de l'éducation, des études, la question du mariage, de la famille.
Mais il est vrai que je me suis sentie proche de Naïma, elle pourrait être une amie, une cousine, je pourrais lui parler chaque jours sans vraiment savoir son histoire. Pourtant elle mérite d'être racontée. Son retour au pays je l'ai trouvé fabuleux, j'y ai découvert une certaine douceur, mêlé d'inquiétudes et d'anxiétés. Je les voyais ces grandes maisons, ces enfants courant autour d'elle, cette petite fille qui la fascinait... J'avais la sensation d'y être.
C'est un livre magnifique, l'histoire d'une famille qui a dû se reconstruire, une histoire qui m'était inconnue.
Je recommande vivement cet ouvrage. Même à ceux qui, comme ma maman, choisissent les livres avec de jolies couvertures. L'apparence ne certifie pas toujours la qualité intérieure !
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